Claudette GUIDICELLI

Chère Mamie,

Comment te dire à quel point ton départ laisse un immense vide dans ma vie… Tu étais une personne extrêmement importante pour moi, et plus rien ne sera jamais pareil sans toi. Malgré la distance, nous avons toujours été très proches. J’ai été ton premier petit-enfant, et j’ai tellement de souvenirs avec toi…

Je me rappelle encore quand on arrivait chez toi, que tu regardais nos valises en rigolant : «Mais qu’est-ce que vous faites avec des éléphants pareils!» Et tu avais toujours acheté des coquillettes et du jambon pour notre premier souper, parce que tu savais que c’était ce qu’on aimait.

Tu nous emmenais à la plage tous les jours, et même à la foire, même si ça t’agaçait un peu de devoir y aller. On en repartait avec des peluches énormes, et tu te demandais toujours comment on allait faire pour les ramener au Canada – ça me fait encore sourire.

Je n’oublierai jamais non plus les joutes, les repas au petit resto rouge de fruits de mer, les feux d’artifice du 14 juillet sur la plage… Toutes les fois où on t’accompagnait faire les courses au Casino, et où on te réclamait un cône surprise. Et puis il y a aussi toutes ces fois, quand j’étais plus grande, où je venais te rendre visite toute seule. On passait de super bons moments ensemble. On allait sur la place de la Comédie, on s’installait en terrasse pour boire un verre, discuter, rigoler et observer les gens qui passaient en faisant nos petits commérages. Tous ces moments sont gravés en moi.

Tu as été une grand-mère formidable et je sais que tu aimais profondément chacun de tes petits-enfants. Tu m’as appris tellement de choses, même les leçons de grammaire que tu me corrigeais encore et encore! Tu vois, je ne fais plus ces erreurs, tu m’as bien marquée.

Je suis immensément reconnaissante que tu aies pu connaître ton arrière-petit-fils, Makonnen. C’est l’un des plus grands bonheurs de ma vie, et je sais que tu l’aimais beaucoup. Tu me demandais tout le temps des photos de lui, et ça me touchait énormément.

Tu n’étais pas du genre à dire "je t’aime" – sûrement à cause de ton époque ou de ton éducation mais moi je veux te le dire aujourd’hui: je t’aime, Mamie. Je t’envoie un énorme câlin, et je te promets que tu resteras pour toujours dans mon cœur. Je ne t’oublierai jamais. Ton accent du Sud est gravé à vie dans ma mémoire.

Je t’aime.

Un cœur s’arrête de battre mais une amie reste vive pour longtemps dans nos mémoires. Claudette et ses reparties fulgurantes, ses élans d’agrément ou de protestation baignés de drôlerie occitane. Sa présence chaleureuse dans les divers labos. Ses délicieux repas impromptus dans le jardin de la rue de Paris. Son accueil à Madale où chantaient les souvenirs d’enfance avec son papa. Les récits de galère à l’américaine lors du stage chez l’éminent Pr DeBakey. Ces illuminations marqueront son passage parmi nous et nous en chérissons déjà le souvenir.

Un cœur s’arrête de battre mais une amie reste vive pour longtemps dans nos mémoires. Claudette et ses reparties fulgurantes, ses élans d’agrément ou de protestation baignés de drôlerie occitane. Sa présence chaleureuse dans les divers labos. Ses délicieux repas impromptus dans le jardin de la rue de Paris. Son accueil à Madale où chantaient les souvenirs d’enfance avec son papa. Les récits de galère à l’américaine lors du stage chez l’éminent Pr DeBakey. Ces illuminations marqueront son passage parmi nous et nous en chérissons déjà le souvenir.

Chercheure et scientifique émérite, enseignante à la faculté de Pharmacie, mère, grand-mère et arrière-grand-mère, Maman aimait transmettre ses connaissances autant à ses étudiants qu’à ses enfants et petits-enfants et elle avait un véritable don pour transmettre les savoirs et susciter la curiosité.
Je réalise que Maman était une femme de passions, elle avait le goût des bonnes choses et le goût des belles choses et elle savait les partager avec ceux auxquels elle tenait, avec ses nombreux amis, ses collègues, sa famille avec intelligence – toujours – humour, espièglerie et malice très souvent :
Celle des chats bien sûr transmise de mère en fille il semble… et qui n’a pas entendu Maman parler de son mimine?
Celle des plantes, des fleurs, elle connaissait toutes les plantes par leur nom latin, j’en ai retenu juste quelques-unes… Et je garderai toujours les images de maman au marché aux fleurs ou Maman avec un tuyau d’arrosage.
La passion de la littérature, toujours un, ou plusieurs livres qu’elle dévorait si vite…
La cuisine et les grandes tablées avec la famille et les amis, sous le tilieul à Madale, dans le jardin à Grenoble ou à Montpellier. Elle nous a fait découvrir les cuisines d’ailleurs, son couscous légendaire --- Maman ne t’inquiètes pas Alizée le fait mieux que nous deux maintenant ---, l’inde, le Mexique, le Maroc avec ses tajines, je suis certaine que cela a contribué à mon goût du voyage! Et laissez-moi partager une petite anecdote : nous sommes à Grenoble, il faisait un temps triste, alors que faire avec 4 enfants, mon frère et moi, et mes cousins Yannick et Florence : un concours de cuisine, maman étant la dégustatrice en chef! Et oui, je le reconnais, les garçons ont gagné avec une tarte aux épinards inoubliable!
Fière de ses enfants, de ses petits-enfants et de son arrière-petit fils, loyale et fidèle en amitié, elle était pour moi le lien entre toute la famille. Tous les jours, elle m’envoyait un… ou plusieurs messages et plusieurs fois par semaine, nous nous appelions. Bien qu’à Montréal depuis 35 ans, j’ai toujours eu l’impression de suivre la famille et même la vie de ses copines --- oui, je pense connaître bien des secrets de plusieurs ici, Josiane, Marie, Monique…--- Maman partageait les photos de mon frère, de sa douce Pauline et des enfants en Belgique… souvent sous la pluie… de Yann et Coco sur le chemin de Compostelle, les visites de Florence, Yuna et Paulette, les nouvelles de Marie-Claude et Odile. Maman c’était le lien FEDERATEUR et je restais proche de vous toutes et tous grâce à Maman et je suis convaincue qu’elle partageait aussi les nouvelles du Canada et ne vous épargniez pas la neige…
Maman prenait soin de nous toutes et tous à sa façon unique!
J’espère qu’elle m’aura transmis le relai! Et que ce lien précieux entre tous persistera!
Et qui désormais nous traitera de BANANE ou de ¨espèce de chameau¨ toujours avec une grande affection? J’essaierai…
Ses derniers mots pour moi, alors que j’étais encore à Montréal ont été :
Je t’aime fort Belle, je pars faire des tests
Plus personne désormais ne m’appellera Belle avec une telle affection, car soyons clair, les yeux d’une mère sont parfois aveugles!
Merci Maman pour tout, merci ma confidente en tout! Je t’aime!

Claudette, pour moi, c’est Eybens, la jolie maison avec de beaux chats et son accent inimitable…. Je vous envoie un énorme câlin et je dis merci merci à Claudette pour toutes les fois où elle m’a permis de travailler à la fac de pharmacie, au moment des inscriptions des étudiants. Je l’embrasse et lui souhaite de voler doucement dans la douceur des nuages, tout là-haut….